Tokyoïtes de Jocelyn Calac
Vous le connaissez peut-être par sa chaîne Youtube "Jos au Japon". Après un premier livre de photos consacré à sa ville, Rodez, Jocelyn Calac s'attaque à un peu plus grand avec... Tokyo.Interview de l’auteur
Bonjour Jocelyn, je te laisse te présenter.
Je suis Ruthénois de naissance, photographe depuis 2 ans. J’ai eu un parcours professionnel plutôt mouvementé avant, aujourd’hui, de trouver ma voie.
Tu viens de sortir un livre de photos sur Tokyo. Peux-tu nous en parler ?
« Tokyoïtes » est l’aboutissement d’un travail que j’ai fait sur place pendant le mois et demi que j’ai passé dans la capitale japonaise. Habitant la petite ville de Rodez, la photo de rue y est un peu limitée. J’avais envie d’ailleurs. Et comme le Japon est mon pays de cœur…
Pour travailler un sujet, il est impossible de n’y passer que quelques jours. Mon angle étant les habitants de Tokyo dans leur espace public, je m’y suis immergé plus d’un mois.
Je n’ai pas remarqué de photos de temples ou de sanctuaires. Tu as privilégié l’urbain à la tradition alors que c’est sans doute cette dernière qui est la plus dépaysante au Japon. Pourquoi ce choix ?
C’est effectivement un choix. Je me suis rendu compte au fil de mes voyages là-bas que mon intérêt se portait sur les Japonais plutôt que sur un décor historique et culturel ayant impressionné tant (trop ?) de pellicules de touristes. Les rencontres ou simplement l’observation des autres priment à mes yeux.
Plus que des photos de la mégalopole japonaise, effectivement, ce sont les habitants qui t’intéressent. Sont-ils faciles à photographier ? Demandes-tu leur autorisation avant ou après la capture de l’instant ?
Il doit y avoir plusieurs raisons pour lesquelles je n’ai eu aucun mal à les photographier. La première est sûrement que je suis un touriste à leurs yeux. puis beaucoup d’entre eux ne parlent pas anglais. Tout cela couplé au fait qu’ils n’ont pas forcément le temps de s’occuper des gaijins qu’ils croisent tous les jours… Peut être observent-ils une certaine retenue en public aussi.
Demander une autorisation en photo de rue dénature presque automatiquement le côté candide et le droit à l’image dans l’espace public est un débat sans fin…
As-tu rencontré des difficultés particulières pendant tes séances de shooting ?
Je ne me souviens que d’un refus. Je voulais faire le portrait d’un homme et de ses deux collègues à l’arrière d’un restaurant, dans une petite allée. Quelques regards accusateurs, aussi, mais jamais rien de menaçant.
Que peut apprendre le lecteur du Japon et des japonais en regardant tes photos ?
Peut être une vision plus quotidienne de la vie des Tokyoïtes, plus immersive. En commençant le livre au plus près d’eux dans le métro, le nez dans leur téléphone ou en train de dormir, c’est peut être une vision plus intimiste que j’apporte aux lecteurs du livre.
Il y a assez peu de textes, ni d’indication de lieux accompagnant les photos. Quelle en est la raison ?
La raison est simple. Pour les lieux, c’est juste une question d’organisation ; impossible pour moi de me rappeler les endroits précis ou noms des rues tellement j’ai vadrouillé au hasard dans la ville. Pour les explications ou remarques je laisse chaque lecteur se faire son ressenti, simplement.
Comment le Japon est-il entré dans ta vie ?
Avec le Club Dorothée. Les 35+ connaîtront la référence.
J’ai par la suite toujours été fasciné par cette culture lointaine, pour m’apercevoir avec le temps de toutes les similitudes entre la France et le Japon.
Quels sont tes meilleurs souvenirs du Japon ?
J’en ai beaucoup mais je vais en choisir un entre tous, celui du 20 décembre 2019. Sur une plage de Kamakura, pendant mon escapade hors de la mégalopole pour 4 jours, j’ai pu photographier des surfeurs et d’autres personnes donnant à manger aux oiseaux avec le Mont Fuji en décor. Cette plage n’est pas très loin du lieux où Katsushika Hokusai a peint une partie des trente six vues du Mont Fuji.
Quel est selon toi le lieu le plus emblématique de Tokyo ?
Je dirais Shibuya, trois photos du livre ont été prises dans ce quartier festif et animé presque à toute heure. Traverser le carrefour le plus connu du monde est une expérience certes courte mais à vivre ! Les écrans publicitaires, les musiques qui s’entrechoquent, les centaines de personnes traversant en même temps sans se rentrer dedans, même les jours de pluie… Une expérience.
Un souvenir, une anecdote à partager avec nous ?
J’ai eu l’honneur de participer à une drinking party d’entreprise avec mon ami Makoto qui m’y a convié il y a quelques années. Une soirée incroyable où le « boss » m’a fait asseoir à-côté de lui et qui s’est fini sur nos vélos, un brin alcoolisés, pour rentrer chez mon ami. Assez unique pour un touriste, je crois.
Comment peut-on se procurer ton livre ?
Pour l’instant le livre est disponible en version numérique sûr blurb.fr en suivant ce lien.
Je vais lancer, sans doute fin juin, un tirage au sort pour faire gagner le numéro 1 en version papier. Chaque acquéreur du livre numérique y participe automatiquement.
Un crowdfunding pour le faire éditer est en réflexion actuellement.