Que la chose soit dite dès le début, cet article me soulagera plus qu’il ne trouvera un intérêt enthousiaste à sa lecture. Des fois, vous vous trouvez confrontés à des obstacles tellement incongrus que partager votre expérience permet de faire descendre la pression. En clair, gueuler, parfois, ça fait un bien fou !
Plantons-le, le décor. Quand nous décidons d’entreprendre notre voyage au Japon, l’idée de partage est évidente, tout comme celle d’un site est incontournable. Même huit mois avant le départ. Très tôt, nous ouvrons également une chaîne Youtube. Nous sommes conscients que nous n’aurons que peu l’occasion de l’agrémenter avant notre départ mais au moins elle sera fin prête pour notre premier saut sur l’Archipel. Puis les idées arrivent. Et si on faisait un vidéo rigolote présentant deux gars qui n’ont rien compris au concept en lançant une vidéo FAQ sans spectateurs ? Ça serait rigolo. Banco ! Et si on inventait l’avant Mission Japon ? Ça serait rigolo aussi. Banco itou !
Puis le temps de la réflexion succède à celui des grosses conneries. Tu ne crois pas qu’on va nous prendre pour des neuneus ? Pas faux. C’est neuneus que t’as pas compris ? Perceval, sors de ce corps !
Faisons, comme tout le monde, une vidéo de présentation, claire et sérieuse, enfin plus ou moins. Si tout le monde s’y colle, il doit bien y a une raison. On se tape dans la main et chacun part dans sa réflexion. Présenter une chaîne dont le sujet principal est le Japon réclame un environnement adapté. On pourrait jouer la facilité et se planter devant un fond vert qui nous enverrait où bon nous semble sur la planète. Notre envie de vérité n’allant pas jusqu’à nous payer un aller-retour France-Japon, nous nous lançons à la recherche de lieux « japonais » proches de chez nous – on habite dans l’Hérault – pouvant nous servir de décor. Nous biffons de notre liste les restaurants sans véritable raison. Parce que nos deux précédentes vidéos étaient tournées en « studio » (oui, enfin, dans la chambre du fiston), nous privilégions notre envie d’extérieur. Bon sang, mais c’est bien sûr, il nous faut trouver un jardin japonais. Dans ces cas là, Google est ton ami.
Recherche, photos, vidéos… Nous tombons sur un parc que nous connaissons de nom sans jamais l’avoir visité. La Bambouseraie. Situé à Anduze, dans le Gard, ce jardin exotique offre une jolie palette de cadres asiatiques. On y voyage d’un village laotien au vallon du Dragon en passant par une forêt de Bambous géants.
Comme nous souhaitons faire les choses dans les règles, nous envoyons un mail expliquant notre démarche et en demandant l’autorisation de filmer. Après plusieurs relances, nous arrive un jour une réponse. Pas vraiment celle que nous attendions. En substance, il nous est précisé que la Bambouseraie est un jardin privé, que les tournages qui y sont réalisés sont très encadrés. S’en suit un présentation de ce qui nous en coûtera : le coût de location des espaces que nous aurons repérés au préalable et qui devront être validés, le coût de perte d’exploitation en cas de privatisation des espaces pendant la période d’ouverture au public, le montant comprenant la mise à disposition d’une personne référente pour répondre à nos besoins et une voiture électrique pour se déplacer dans le parc. Je me demande si je n’ai pas survendu notre petite, minuscule, chaîne Youtube. Je réponds en précisant qu’il doit y avoir erreur, que notre démarche est purement amateur (sans budget, donc) et que deux gars et un caméscope n’ont pas besoin de privatiser tout ou partie du parc, tout en précisant qu’au générique de la vidéo figureront les nom, logo et site internet de la Bambouseraie. C’est pas grand chose mais si un jour y a plein de gens qui kiffent nos vidéos, ça aura été un bel investissement. En cas contraire, bah, ça mange pas de pain. La réponse ne se fait pas attendre. Fin de non recevoir. L’équivalent d’un coup de pied aux fesses suivi d’un « qu’on ne vous y reprenne plus ! » de notre enfance quand nous allions chiper les pommes dans le verger d’à-côté. Pas de sous, pas de bambous !
Qu’à cela ne tienne, nous tentons à nouveau l’expérience auprès du propriétaire d’un jardin Japonais situé du côté de Valence, à Beaumont-Monteux précisément, avec l’espoir qu’un amoureux du japon sera plus réceptif qu’une structure touristique. Des deux côtés, l’entrée est payante et n’importe quel visiteur s’y promène l’appareil-photo ou la caméra en bandoulière afin d’immortaliser sa venue. Seule change l’envergure. On y croyait vraiment, avant de recevoir la réponse du monsieur. Plus sèche et définitive que la précédente : « Désolé mais nous n’autorisons pas ce type de prestation. »
Autant dire que nous étions abasourdis par ces deux mauvaises expériences. Entendons-nous bien, rien ne nous est dû et quand il y a demande, il y a une proportion non négligeable de refus à attendre. Mais nous nous attendions à un peu plus, non pas de considération, mais un minimum de curiosité ou de compréhension. On discute, quoi ! D’autant plus que nous aurions pu la jouer en loucedé, y aller et vloguer sans préjudice aucun pour le lieu qui nous aurait accueilli sans le savoir. Mieux, nous aurions pu donner envie de découvrir l’endroit, le timing étant plutôt parfait puisque nous sommes au début de la saison touristique. Que nenni !
Dépités par tant de déveine, nous n’avons pas insisté, aucune autre demande n’a été envoyée. Nous tournerons ailleurs. Et nous gagnerons en nature ce que nous perdrons en Japon. Si tout va bien, la vidéo sera en ligne la semaine prochaine. Promis, on se rattrapera dans quelques mois avec de vrais décors made in Japan. Et puis, en attendant, rien ne vous empêche d’aller jeter un oeil à notre chaîne Youtube et vous y abonner.
Terminons ce petit coup de gueule par des ondes plus positives. Vous êtes de plus en plus à nous suivre sur le site et sur l’ensemble de nos réseaux sociaux. Nous vous remercions de votre attention et de votre intérêt vis à vis de notre projet. Quand nous connaissons des déconvenues comme celles que nous venons d’évoquer, c’est votre présence qui nous fait relativiser et nous permet de garder notre envie et notre bonne humeur. Grand merci à toutes et à tous et à très vite pour une nouvelle interview, une nouvelle vidéo ou un nouvel article.
Je suis admiratif de votre enthousiasme les gars et puis ( bon après je le fais plus c’est promis) un jardin japonais comme lieu de tournage c’est nippon ni mauvais, mais certainement trop petit pour accueillir votre détermination. Alors un grand saut dans la nature sera à la hauteur de votre ambition
Daikichi
Merci Fabrice ! 🙂